La Province de Lamphun: Capitale des Longanes
Dernière province du Royaume Môn à tomber aux mains des Thaïs à la fin de la période Dvaravati, Haripunchai, connue aujourd’hui sous le nom de Lamphun, a joué un rôle prépondérant dans le cheminement historique de la Thaïlande, mais aussi de la Birmanie.
Après avoir résisté aux sièges répétés des Khmer, Lamphun sera conquise par le Roi Mengrai en 1281, qui l’intégra au Royaume Lanna. La province connaîtra ensuite une parenthèse birmane du 16e au 18e siècle, avant d’être libérée sous l’impulsion d’une alliance liant Bangkok, Thonburi et Lampang.
Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que Lamphun intégrera le royaume de Siam dans le cadre de la réforme administrative, en tant que province frontalière de Chiang Mai, Lampang et Tak.
Géographie et données démographiques de la province de Lamphun
Au cœur da la vallée de la rivière Ping, la province de Lamphun est entourée par les montagnes du Thanon Thong Chai à l’ouest et les hauteurs du Khun Tan à l’est. Le climat est de type savane tropicale, avec une pluviométrie annuelle moyenne de 1 003 mm. Les hivers sont doux et la température dépasse rarement les 32° C en été. La province accueille aujourd’hui une population de 405 500 habitants pour une densité de 90 habitants par m², soit moins que la moyenne nationale établie à 127 hab./m².
Lamphun: Les vestiges de l’époque Dvaravati
Fondée au 9e siècle par la reine Chami Devi, la ville de Lamphun, capitale de la province éponyme, a longtemps été la capitale du royaume d’Haripunchai, à 26 km au sud de Chiang Mai.
La ville est aujourd’hui renommée pour ses vergers lamyai, sa soie et son coton tissé à la main, mais aussi pour les nombreux vestiges de l’architecture Dvaravati, à l’image du célébrissime Wat Chamadevi, mieux connu sous le nom de Wat Kukut.
Cet édifice grandiloquent, probablement fondé par les Môns en l’an 755, possède un rare chedi (représentation de Bouddha) construit par le roi Adityaraja et rénové en 1218 suite à un tremblement de terre. Cette statue est en effet un témoignage éloquent de l’influence de l’école Dvaravati sur l’architecture traditionnelle thaïlandaise.
Les statues de Bouddha de la région se distinguent par un visage et des mains larges, des oreilles allongées, des doigts et orteils de longueurs identiques et des cuisses épaisses.
Selon la tradition locale, le sommet de ce chedi était en or, mais il a été dérobé, d’où le nom de Wat Chama Devi (temple sans sommet). Le chedi contiendrait les cendres de la reine Chama Devi, qui a fondé la ville.
Culture locale
La province connaît une activité artisanale dense, qui attire annuellement de nombreux touristes explorant les environs de Chiang Mai.
Le Pha Mai Yok Dok est le produit phare des marchés locaux. Cet artefact tissé à la main daterait du règne du Roi Rama VI. Son aspect élaboré et sa dimension historique en font un objet fétiche des touristes étrangers.
Bien qu’elle reste globalement dans l’ombre de Chiang Mai, la province de Lamphun affiche une vie culturelle animée et abrite annuellement de nombreux festivals hauts en couleur, qui enregistrent une affluence grandissante depuis quelques années.
Le Song Nam Phra Tha Hariphuchai se déroule au temple éponyme à la mi-mai et s’attache à célébrer le patrimoine historique de la ville, tout en affichant ses nombreuses statues bouddhistes d’influence Dvaravati. Outre ses cérémonies religieuses, le festival propose des performances culturelles, une compétition de percussion et des spectacles de danse.
L’apport de la province dans l’agriculture du royaume est célébré chaque année par le festival des longanes. En effet, Lamphun n’est pas seulement le premier producteur d’ail et d’ognon en Thaïlande, c’est aussi le premier fournisseur de longanes, petits fruits également connus sous le nom d’« œil de dragon ».
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