Wat Chedi Luang

Se trouvant en plein cœur de la vieille ville, au même titre que le Wat Phra Singh, le Wat Chedi Luang fait partie des temples les plus impressionnants et les plus importants de la province de Chiang Mai et par extension, un des plus importants temples de Chiang Mai. Il est ainsi nommé Chedi Luang signifiant Chedi Royal, du fait de son emplacement qui se situe juste à proximité du palais royal. C’était le temple dans lequel se réfugiait les rois du Royaume de Lanna. Il est le résultat de la fusion entre deux temples répondant respectivement au nom de Wat Ho Tham et Wat Sukmin.

Wat Chedi Luang
Wat Chedi Luang

L’histoire du Wat Chedi Luang

C’est durant le règne du roi Saen Muang Ma que débuta la construction du temple, estimée à 1391, lorsqu’il succéda au trône suite à la mort de son père, le roi Kilana, plus connu sous le nom de Phra Chao Ku Na.

Le jeune successeur fit alors incinérer son défunt père et ordonna la construction d’un pavillon royal pour y entreposer les cendres de ce dernier. Ce bâtiment prit la forme d’un Chedi auquel on attribua le nom de Ku Luang, ce qui signifie littéralement « grand sanctuaire majestueux ».

Pour honorer la mémoire de son père, le Roi Saen Muang Ma ne se contenta pas de déposer les cendres dans le sanctuaire. Il y ajouta le tronc d’un banian en argent qui était la réplique exacte de l’arbre de la Bodhi (un figuier légendaire sous lequel s’était éveillé le Boddhisattva Siddharta afin de devenir le Bouddha historique). Il le recouvrit ensuite de feuilles et de branches dorées, avant de le placer dans l’excavation avec deux images de Bouddha (une image en or et une autre en argent).

Pour protéger le tout, le roi ordonna à ses hommes de construire, tout autour du sanctuaire, un gigantesque mur avec un modèle architectural très proche de celui d’un chedi. Malheureusement, une dizaine d’années plus tard, le Roi Saen Muang Ma mourut avant même que l’édifice ne soit terminé.

Ce n’est qu’en 1475 que les travaux de construction furent terminés sous le règne du roi Tilokarat, soit exactement 84 ans après les débuts du chantier. Autant d’années mises au service d’un gigantesque projet qui ont permis d’édifier un monument historique de plus de 85 mètres de hauteur et 44 mètres de large, contenant plus de 28.000 reliques du bouddha et autres objets précieux de l’époque, dont l’image de Bouddha la plus vénérée de toute la Thaïlande, le fameux Bouddha d’Emeraude, aujourd’hui conservé avec soin à Bangkok dans le Wat Phra Kaew. Le Wat Chedi Luang était alors, sans conteste, le plus grand monastère de la province de Chiang Mai.

Vers 1545, la ville fut en proie à un tremblement de terre ravageur qui n’épargna pas le temple. Le sommet fut le plus touché par le phénomène et ironiquement, le royaume du Lanna de l’époque ne connut pas de roi. Une situation dont profita l’empire birmans qui pilla la ville en 1567. Durant leur occupation, les assaillants emportèrent bon nombre d’objets de valeur, notamment les reliques en or et en argent qui faisaient la renommée de l’édifice.

Dépouillé de tous ses biens, le Wat Chedi Luang perdit peu à peu de sa valeur et les siècles qui suivirent son déclin ne feront qu’empirer la situation. Le bâtiment ne fut jamais reconstruit, mais malgré tout ce qu’il a enduré, il demeure l’une des structures les plus imposantes de tout le pays.

Ce n’est seulement que dans les années 90 que l’unesco et le gouvernement japonais prirent les choses en main pour entamer de grands travaux de rénovation afin de redonner vie à cet édifice historique et en y ajoutant, par la même occasion, deux autres viharns plus modernes qui viennent compléter le charme du complexe religieux.

Wat Chedi Luang de Nuit
Wat Chedi Luang de Nuit

A la découverte du Wat Chedi Luang

Actuellement, la ville de Chiang Mai compte plus de 300 temples, mais le Wat Chedi Luang occupe une place très importante dans le quotidien de la population locale. Il fait partie des neufs temples qui composent le mandala de la ville de Chiang Mai, autrement dit, le centre de l’espace sacré.

Malgré son état de ruine, conséquence directe de l’invasion birmane et du tremblement de terre qui se sont déroulés au XV e Siècle, le Wat Chedi Luang demeure le lieu le plus sacré de Chiang Mai et plusieurs moines le fréquentent régulièrement pour leur prière ou le pèlerinage.

  • Le Chedi principal

Comme dans la plupart des complexes religieux bouddhiques, on rencontre souvent un chedi qui est la représentation par excellence de l’architecture lanna antique. Le Chedi du temple Wat Chedi Luang possède une hauteur de 60 m et est construit sur une base cubique faisant plus de 44 mètres de large.

Sur les 4 coins du complexe sont répartis des immenses escaliers décorés par des nagas (serpents à tête de dragon) et on peut apercevoir, à l’entrée, des sculptures d’éléphants qui la gardent scrupuleusement.

Grand Viharn du Wat Chedi Luang
Grand Viharn du Wat Chedi Luang
  • Le Grand Viharn

Ce bâtiment très ancien se situe juste à côté du Chedi principal. C’est une salle impressionnante dont la construction remonte en 1928 et dont l’architecture se caractérise par de gigantesques colonnes rondes qui supportent un toit rouge élevé à trois niveaux.

Outre l’immensité de ses dimensions et la splendeur de ses décorations, ce grand complexe abrite aussi en son sein, une grande image de Bouddha en position debout, face à l’entrée, appelée Phra Chao Attarot datant de la même époque que la fondation même du temple.

  • Le Diptérocarpacées

A l’entrée du monastère se trouve un superbe arbre du nom de Diptérocarpacées qui est l’un des trois arbres sacrés, considérés par beaucoup de fidèles comme étant un protecteur de la ville de Chiang Mai.

Selon la légende locale, si cet arbre vient à tomber, une terrible catastrophe s’en suivra.

Sao Inthakhin
Sao Inthakhin
  • Le Pilier de la ville ou le Sao Inthakhin

Dans la même perspective de protection, il y a aussi un petit bâtiment en forme de croix situé juste à côté de l’arbre sacré qu’on appelle Sao Inthakhin. C’est le pilier de la ville ou, Lak Mueang, qui est considéré par les fidèles comme étant un protecteur bienveillant, au même titre que le Diptérocarpacées.

Le pilier de la ville était à l’origine situé dans le Wat Sadeu Muang, mais le roi Chao Kawila le déplaça à cet endroit en 1800. C’est alors qu’il eut l’initiative de planter les trois arbres sacrés à proximité du Sao Inthakhin afin de renforcer les pouvoirs protecteurs de ce dernier.

Wat Phan Tao
Wat Phan Tao,
  • Le Wat Phan Tao

Le Wat Phan Tao est un temple bouddhiste qui partage les mêmes terres que le Wat Chedi Luang. Ce fabuleux complexe possède une structure en bois de teck qui recouvre les alentours de la porte ainsi que du toit.

Au cœur de ce temple siège une image de Bouddha couché et d’autres articles intéressants qui valent le détour, notamment les écritures bouddhistes inscrites sur des feuilles de palmier et des vieilles boites en bois décorées par des feuilles d’or, à l’intérieur desquelles se trouvent les anciens textes Dhamma.

Infos pratiques concernant le Wat Chedi Luang

Pour se rendre au Wat Chedi Luang, il faut passer par la vieille ville fortifiée de Chiang Mai en passant par la rue Ratchadamnoen. L’entrée principale se trouve juste à l’opposé de la rue Phra Pok Klao, un peu plus au sud de la rue Ratchadamnoen.

L’accès au temple est ouvert à tous les visiteurs de 6h du matin à 18h et l’entrée y est gratuite pour tout le monde.

Les moines y sont particulièrement sympathiques et ils aiment passer du temps avec les touristes pour leur raconter tout ce qu’il y a à savoir sur le temple, les cultures thaïes, la vie quotidienne des moines et bien d’autres encore.

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